Coquelicots au champ (de bataille)
Hélas ! Ces dernières décennies, notre génération a été trop comblée par les bienfaits des innovations au point d’en oublier que les rapports humains sont souvent régis par des affrontements ! Au fur et à mesure des « bonheurs » apportés par la croissance, les gens se sont perdus dans l’illusion d’un monde sans conflit.
À quoi bon continuer de rêver d’un monde de paix ! L’Europe se croyait en paix pour longtemps. Nous avons cru, peut-être par naïveté, que l’homme deviendrait de plus en plus civilisé simplement par une mise en place de liens économiques, technologiques, culturels et intellectuels. Cette idée de libre-échange de l’Europe comme un rempart solide contre la guerre est en réalité une illusion. L’invasion russe en Ukraine est vécue par les Européens comme un conflit généralisé en Europe. La souffrance du peuple ukrainien est devenue insupportable. Des centaines de vies sont brisées tous les jours ! Comment pouvons-nous accepter cela ?
Début avril 2022, sur tous les écrans d’actualité, nous étions horrifiés par les images monstrueuses des crimes de guerre du massacre de Boutcha. Elles occupaient alors tous les espaces médiatiques.
Aujourd’hui, je m’interroge et n’arrive plus à imaginer des sociétés sans guerre ou un monde humain sans affrontement.
Vous pourriez entrevoir ce tableau comme un diptyque. En réalité, j’ai utilisé un vieux code cinématographique, le split-screen qui est un partage d’un écran en plusieurs parties afin de montrer différentes perspectives d’une même scène.
Mon image n’étant pas animée, cette dichotomie visuelle a pour ambition de faire ressentir à l’observateur une idée de souffrance en disloquant le corps d’une femme en deux morceaux.
Ce tableau que j’ai terminé début mai 2022 a été sélectionné pour être présenté au Grand Palais éphémère, février 2023. https://www.artistes-francais.com/
Les coquelicots rouges s’épanouissaient sur les champs de bataille et autour des fosses communes pendant la Première Guerre mondiale.
« Coquelicots au Champ » est à considérer comme une allégorie de la guerre aux portes de l’Europe ou de la fragilité de la paix (coquelicots).
Le poète John McCrae, médecin militaire canadien, établit ce lien funeste entre les coquelicots et les champs de bataille. Il écrivit le célèbre poème « In Flanders Fields » (« Au Champ d’Honneur ») en 1915.
Pour de nombreux Anglo-saxons, les coquelicots sont devenus le symbole du souvenir.
Au champ d’honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix ; et dans l’espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts
Nous qui songions la veille encor’
À nos parents, à nos
C’est nous qui reposons ici
Au champ d’honneur.
À vous jeunes désabusés
À vous de porter l’oriflamme
Et de garder au fond de l’âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d’honneur.
Adaptation française du poème « In Flanders Fields » de John McCrae par le Major Jean Pariseau
Félicitations à vous, Raymond Altes, pour votre talentueux travail de peinture, « Coquelicots au Champ »! Votre tableau démontre une grande réflexion sur les thèmes de la guerre et de la fragilité de la paix, et votre utilisation originale du split-screen pour représenter ces thèmes est particulièrement réussie. Le choix des coquelicots comme symbole de la guerre et de la fragilité de la paix est également très judicieux et renforce encore l’impact émotionnel de votre tableau. Je suis impatient de voir votre travail au Grand Palais éphémère en février prochain et j’espère que vous continuerez à nous surprendre avec vos œuvres originales et percutantes. Bravo pour votre talent, RAY – Raymond Altes!
Merci beaucoup pour vos compliments sur mon tableau « Coquelicots au Champ ». Le choix des coquelicots comme symbole de la guerre et de la fragilité de la paix a été une décision difficile, mais je suis heureux que cela ait renforcé l’impact émotionnel. Je suis ravi de pouvoir partager mon travail avec vous et de vous rencontrer au Salon des Artistes Français du Grand Palais éphémère en février prochain. Je vous remercie encore une fois pour votre soutien et votre encouragement.